La fin d'une histoire

Quels furent, avant et après la guerre 14-18, les noms successifs du café jouxtant l'église ? " Telle était l'une des questions posées aux concurrents de rallyes dans les années 50. Les participants scrutaient longuement la façade de l'immense bâtisse et, avec l'aide d'un voisin complaisant, déchiffraient assez aisément un nom bizarre, lisible jusque vers 1960 : Gasthaus zur Wilhelmshöhe. M. Hamann, le voisin, leur expliquait : "Peu avant la construction de ce café, en 1984, le Kaiser en personne, assista, des hauteurs de Tromborn, à des manœuvres organisées par ses armées. J'ai du mal à vous traduire ce nom que choisirent les propriétaires en l'honneur de l'empereur Guillaume II. Toujours est-il qu'en novembre 1918 les soldats français furent accueillis chaleureusement par la population. Les gens de Berviller fabriquèrent une énorme poupée représentant le Kaiser. Elle fut brûlée solennellement sur un gigantesque bûcher. Je me souviens encore parfaitement de cette journée de liesse et de beuveries".

C'est à cette époque que le café fut débaptisé et prit le nom de "Café des Libérateurs". M. Deimer peignit le nouveau nom sur l'ancien. Mais les intempéries effacèrent ce nom et, au milieu de ce siècle, on pouvait à nouveau lire nettement: "Gasthaus zur Wilhelmshöhe".

Aujourd'hui tout a disparu ; le café est abandonné... Les Plontz (les anciens propriétaires) sont morts. La façade se délabre de plus en plus, le crépis tombe. Le voisin qui racontait cette histoire aux amateurs de rallye n'est plus de ce monde et dans quelques années cette petite histoire sera morte elle aussi... Dommage !

Requiem pour le Gasthaus

Gasthaus Plontz-Capitaine : jusqu'à ces jours, il était encore aisé de déchiffrer sur la façade sud ce nom peint en 1904. Deux mémoires se conjuguent pour conter son histoire : celle des pierres et celle des hommes. Les pans de murs qui, sous les dents de la puissante mâchoire mécanique se sont écroulés dans un nuage de poussière, ont été témoins de bien d'événements. Que d'images empreintes de vie et de nostalgie ! Que de souvenirs réveillés dans les têtes chenues ! L'ancien Gasthaus de Berviller était pour beaucoup une mini-encyclopédie qui leur permettait de se tremper dans l'histoire, l'histoire simple et sans prétention de la mémoire collective.

1904. Sa construction achevée, il fallait trouver à l'orgueilleuse bâtisse un nom digne de sa superbe. C'était l'année où le Kaiser Wilhelm en personne assista, des hauteurs de Tromborn, à des manoeuvres organisées par ses armées. Fut-ce un déclic ? Toujours est-il que la façade côté est arbora peu après ce nom pompeux : Gasthaus zur Wilhelmshöhe (germanisme difficile à traduire). Il faut préciser qu'au début du siècle, le fameux Gasthaus faisait fonction d'hôtel, de restaurant et de café.

20 novembre 1918. Les soldats français furent chaleureusement accueillis par la population. Les gens de Berviller fabriquèrent une horrible poupée sensée représenter le Kaiser. Elle fut brûlée sur un énorme bûcher. Ce fut une journée de liesse et de beuveries. Le Gasthaus fut débaptisé et prit le nom de Café des Libérateurs.

M. Nicolas Deimer fut chargé de peindre ce nouveau nom sur l'ancien. Les intempéries effacèrent peu à peu la peinture qu'il avait employée et, à la stupéfaction générale, réapparut le nom primitif. Jusqu'au milieu du siècle, on pouvait de nouveau lire nettement : Gasthaus zur Wilhelmshöhe. Quelle casse-tête pour les amateurs de rallye des années 50 à qui cette question était généralement posée !

Depuis belle lurette, le café avait fermé ses portes. Les derniers Plontz (Emile et Marie), devenus vieux, cessèrent une activité qui avait duré près d'un demi-siècle. Vint le jour où les volets retèrent fermés et le fier Gasthaus ayant "subi du temps l'irréparable outrage" fut acquis par la commune et condamné à mort. Son exécution vient d'avoir lieu? La cicatrice béante laissée entre l'église et la mairie n'est pas belle à voir. Mais la commune envisage un aménagement destiné à embellir le village, avec parterres fleuris et réfection de l'environnement.