LA PLACE SAINT RÉMY
Au cœur du village, l'ancienne place de la fontaine a toujours été le centre de vie de Berviller.
En 1862, il fut décidé de construire, sur cette place, une fontaine-lavoir, qui abreuva de son eau bêtes et gens pendant un siècle. C'est en 1963, lors de la mise en place de la canalisation d'eau potable que le génie rural ordonna la destruction de la fontaine-lavoir, ce qui suscita bien des réticences et des regrets.
En 2004, le Conseil Municipal décida de reproduire, bénévolement, la façade de l'ancien lavoir. La place fut réaménagée et modernisée. Depuis 1973, cette place porte le nom " Place St-Rémy " en souvenir du village St-Rémy-en-Montmorillon dans la Vienne où les habitants de Berviller furent exilés le 1er septembre 1939.
De la place, on aperçoit la Grotte de Berviller, dédiée à la Sainte Vierge, qui est un lieu de prières et de pèlerinages apprécié de tous. La commune ayant été épargnée lors de la guerre, il fut décidé, suivant un projet conçu par le curé Henri Brunagel et le maire Jean-Pierre Guersing, d'édifier une grotte. Ce fut chose faite, en 1952, grâce à la coopération de tous les habitants.
LA GROTTE DE LOURDES
Construite en 1952, la grotte domine le village. Le projet une fois conçu et adopté fut réalisé grâce à la coopération bénévole de l'ensemble des habitants.
L'emplacement ne fut pas choisi au hasard. C'est à cet endroit précis que se faisait, en 1943-44, sur l'ordre des autorités d'occupation, ce qu'on appelait Fliegerwache. Lubie ou tracasserie des maîtres de l'époque, il fallait obtempérer ; refuser aurait pu coûter cher. Cette surveillance avait pour but de constater si aucune bombe incendiaire ne tombait sur le village lors du survol des bombardiers anglais qui remplissaient leurs missions de nuit. La chose semblait très peu probable ; cependant, se rappellent certains veilleurs d'alors, il en tomba trois, lâchées on ne sait pourquoi, peut-être simplement un signal pour ceux qui suivaient dans la nuit noire. Elles ne firent pas le moindre dégât. On en fut quitte pour la peur et gratifié d'un magnifique feu d'artifice.
Le village ayant été épargné ; tant en 39-40 qu'en 44-45, cette grotte fut construite en signe de reconnaissance. Rénovée en 1990, la grotte arbore un aspect accueillant et de toute beauté.
LA CHAPELLE SAINT BLAISE
Blaise était un médecin fort renommé qui devint évêque de Sébaste en Arménie, où il mourut martyrisé vers l'an 316.
Par l'un de ses miracles, il sauva un jeune garçon qui avait avalé une arête de poisson, que personne ne parvenait à retirer. Depuis lors, on invoque saint Blaise pour les maladies de gorge. Blaise était aussi le médiateur des cas désespérés.
En 1890, Jean Kaas, alors propriétaire des lieux, se blessa grièvement. Malgré les invocations faites à saint Blaise par sa femme Marie, Jean mourut quelques jours après son accident. La veuve, persuadée que le Saint avait sûrement sauvé l'âme de Jean, fit, comme promis, construire la chapelle, en 1894, par deux maçons de Berviller. Marie Kaas, connue à l'époque comme " Friedrichsmarie ", décéda en 1935.
C'est après la Deuxième Guerre mondiale que la famille Bur acquit la propriété. Gérard, le fils de Catherine Bur, aidé de quelques bénévoles, restaura la chapelle en 1994 à l'occasion du centième anniversaire de sa construction et en fit un petit joyau architectural qui attire, aujourd'hui, des visiteurs de tous les horizons.
Actuellement, Gillette, la fille de Catherine Bur, et son mari Joseph habitent les lieux et entretiennent la propriété.
LE HELZENGREITZ A rETROUVÉ UNE pLACE
Les calvaires font partie du patrimoine d'un village ; lorsqu'un calvaire disparaît, c'est une partie de l'histoire locale qui tombe à jamais dans l'oubli.
Il y a plusieurs siècles, sans doute au 18e, une modeste pierre de grès surmontée d'une croix de bois a été érigée au bord de l'ancien chemin de Berus, " Heiligenweg » (aujourd'hui chemin de la frontière) à l'embranchement du « Heckenweg » (chemin des buissons), menant alors vers Merten à travers la forêt. Sans doute brisée pendant la révolution, elle a été remplacée par un monument un peu plus soigné surmonté d'une croix de pierre. Dans les années cinquante, les processions des rogations montaient encore parfois jusque là au mois de mai.
Qu'est-il devenu ensuite ? Implanté au coin de son champ, a-t-il gêné le paysan pour labourer sa parcelle ou un autre l'a-t-il renversé par mégarde avec sa charrette ? En tout cas, personne ne l'a plus jamais relevé et il est resté pendant des dizaines d'années au bord du chemin, en plusieurs morceaux, caché par les hautes herbes et les buissons. Après un débroussaillage de l'endroit, voilà les deux parties du calvaire qui ressurgissent. Pour ne pas les voir disparaître, le maire les fait ramener au village par les ouvriers communaux qui les déposent près du bâtiment d'école où ils traînent bientôt dans l'herbe et deviennent gênants à leur tour.
C'est là que M. Lucien Collas, amateur de vieilles pierres et de calvaires en particulier, les a aperçues il y a quelques semaines. Avec un ami, Eugène Hoen, ils décident de remonter l'ancien calvaire du « Hélzengreitz » en un lieu à déterminer. C'est M. Roland Burkiciak qui propose le talus à l'entrée du chemin de la « Schäfrei » et avec l'accord des autorités communales, le choix de l'endroit est approuvé à l'unanimité. Après le socle, le corps du monument est posé avec l'aide de Roland et de Udo, passant bénévole. Il ne restait plus qu'à fixer une croix convenable en son sommet pour achever le calvaire ; elle fut trouvée dans l'atelier communal et placée sur le haut de la pierre. Dans les prochains jours, Lucien prendra en charge le nettoyage de la pierre de grès par un produit anti-mousse spécial et on achèvera le travail par le rebouchage des fissures issues de l'assemblage des différentes parties du calvaire.
Certains calvaires de la commune auraient besoin d'un ravalement pour ne pas disparaître bientôt. Le « Schwartzgreitz » qui aurait été placé à l'entrée du village pour le protéger de la peste et le discret petit calvaire de la rue de la chapelle attendent l'aide d'un amoureux de ces vieux monuments qui se laissera tenter pour réhabiliter l'un ou l'autre.
CALVAIRE RESTAURÉ

Dans la rue de la chapelle, un petit calvaire tout simple risquait de disparaître, la parcelle sur laquelle il était implanté étant devenu une place à bâtir. Son déplacement ou sa disparition était devenu urgent pour permettre aux différents véhicules d’accéder au chantier. Un voisin, M. Christian Humbert, amoureux des belles choses et des vieilles pierres, a eu pitié de la chétive croix de bois en ruine.
Il a soigneusement démonté l’ensemble, déplacé et réparer le socle en grès qu’il a placé au bord de la route, sur sa propriété. Poncée, nettoyée et repeinte, la croix de bois semble toute neuve et sa minuscule toiture de protection en zinc, a été changée et refaite à l’identique. Même le bouquet de plantes grasses garni à nouveau le pied de la croix. Aujourd’hui, le fluet mais joli calvaire vaut bien un petit détour par la rue de la chapelle lors d’une promenade dominicale. Merci et Bravo à Christian pour son travail et son amour du patrimoine.